De jeunes talents remportent le «NextGen Hero»

Lors de la cérémonie des Digital Economy Awards du 14 novembre 2024, deux jeunes talents exceptionnels ont également été récompensés pour leur créativité et leur capacité d'innovation en tant que « NextGen Heroes ». Qui sont ces stars montantes et quels sont leurs objectifs ? Apprenez-en plus sur leurs projets et leurs visions.

Texte: Roland Eugster, publié le 15. novembre 2024

Les gagnants du Digital Economy Award 2024.
Les gagnants du Digital Economy Award 2024. Photo : zvg

Vous êtes-vous déjà retrouvé sur scène pour recevoir une distinction devant un grand public ? Alors vous connaissez ce sentiment exaltant, lorsque votre performance, après beaucoup de travail et de passion, reçoit la reconnaissance qu'elle mérite. C'est précisément ce sentiment que les finalistes du « Digital Economy Award » ont connu le 14 novembre au Hallenstadion de Zurich.

La cinquième édition de la remise des prix a réuni des centaines de professionnels du secteur suisse des TIC pour récompenser les talents les plus remarquables et leurs innovations. Les meilleurs ont été récompensés dans six catégories de prix, dont les deux jeunes talents de la catégorie « NextGen Hero » : Selina Pfyffer, étudiante à la ZHAW, avec « SeasonCell » et David Cleres, étudiant à l'EPFL, avec « GirlsCodeToo ».

Lors d'un pitch en direct de 90 secondes, ce sont eux qui ont le plus convaincu le public de la salle de leurs idées innovantes et de leur passion. Découvrez dans l'interview les visions qui animent ces jeunes esprits et comment ils contribuent au progrès numérique de la Suisse.

 Remise du Digital Economy Award 2024 dans la catégorie « NextGen Hero ». De g. à d. : Tom Kleiber, Switch ; Claudia Lienert, Switch ; David Cleres, GirlsCodeToo ; Selina Pfyffer, SeasonCell ; Monika Schär, modératrice.
Remise du Digital Economy Award 2024 dans la catégorie « NextGen Hero ». De g. à d. : Tom Kleiber, Switch ; Claudia Lienert, Switch ; David Cleres, GirlsCodeToo ; Selina Pfyffer, SeasonCell ; Monika Schär, modératrice. Photo : Switch
Selina Phyffner remporte le Digital Economy Award dans la catégorie « NextGen Hero ».
Selina Phyffner remporte le Digital Economy Award dans la catégorie « NextGen Hero ». Photo : zvg

Switch : Chère Selina, toutes nos félicitations pour avoir remporté le Digital Economy Award dans la catégorie NextGen Hero. Explique brièvement de quoi il s'agit dans ton projet gagnant « SeasonCell ».
Selina Pfyffer : Notre idée est basée sur le principe des chauffe-mains bien connus, où l'on clique sur une plaquette métallique. Le matériau liquide se cristallise immédiatement et devient chaud. L'interaction habile de centaines de chauffe-mains et d'un contrôleur IA permet de créer un grand réservoir d'énergie. En été, par exemple, l'énergie excédentaire des installations photovoltaïques peut être utilisée pour liquéfier les chauffe-mains. En hiver, lorsque l'on a besoin d'énergie, il suffit de cliquer sur les cellules et d'injecter la chaleur libérée dans le système de chauffage. L'avantage : une fois les cellules chargées, l'énergie qu'elles contiennent peut être stockée sans perte.

Quelle est votre vision ?
Nous voulons développer une technologie qui nous permettra de maîtriser effectivement le tournant énergétique prévu. Le souhait de solutions de stockage à long terme est énorme dans l'économie. Et pourtant, il n'existe pas encore de solution économique.

Quelle a été votre plus grande réalisation pour SeasonCell jusqu'à présent ?
Pendant nos études, nous avons décidé de ne pas faire un travail de master que nous aurions simplement écrit pour un professeur. Nous voulions absolument faire un travail de master autour du développement de notre propre produit. Pour ce faire, nous avons réussi à rassembler un premier capital d'investissement, puis nous sommes allés voir nos professeurs pour leur demander leur soutien. Notre équipe de cinq ingénieurs est extrêmement compétente et engagée. Sans cette équipe, je ne serais pas là aujourd'hui.

À quel stade de développement se trouve SeasonCell aujourd'hui et quels sont vos projets pour les prochaines années ?
Pendant nos études de master, nous avons réussi à développer un prototype fonctionnel. Il s'agit maintenant de trouver des investisseurs, de continuer à développer le prototype, de le rendre plus efficace et plus économique. Pour cela, nous avons besoin d'argent que nous pouvons investir dans la recherche et dans le matériel. Nous voulons que notre système de stockage d'énergie soit prêt à être commercialisé dans trois ans au plus tard.

Selon toi, pourquoi SeasonCell a-t-il pu s'imposer face à ta concurrente auprès du public de la salle ?
Je pense que le public a senti que nous voulions changer notre monde avec passion et faire avancer le tournant énergétique.

Quels avantages espères-tu tirer du Digital Economy Award ?
Pour SeasonCell, c'est un véritable tremplin. L'Award nous donne la reconnaissance nécessaire pour avoir développé quelque chose de cool en Suisse. Nous espérons que cela nous aidera beaucoup dans la recherche de bailleurs de fonds.

Quel conseil donnerais-tu aux jeunes étudiants pour qu'ils gagnent un Digital Economy Award l'année prochaine ?
Croyez en vous et en ce que vous faites. Alors vous êtes au bon endroit sur cette scène. Les gens le sentent lorsque vous mettez en œuvre vos idées avec passion.

Remise du prix « NextGen Hero » 2024. De g. à d. : Tom Kleiber, Switch ; Claudia Lienert, Switch ; Selina Pfyffer, SeasonCell ; David Cleres, GirlsCodeToo ; Monika Schär, modératrice.
Remise du prix « NextGen Hero » 2024. De g. à d. : Tom Kleiber, Switch ; Claudia Lienert, Switch ; Selina Pfyffer, SeasonCell ; David Cleres, GirlsCodeToo ; Monika Schär, modératrice. Photo : Switch
David Cleres remporte le Digital Economy Award dans la catégorie « NextGen Hero ».
David Cleres remporte le Digital Economy Award dans la catégorie « NextGen Hero ». Photo : zvg

Switch : Cher David, toutes nos félicitations pour avoir remporté le Digital Economy Award dans la catégorie NextGen Hero. Explique brièvement en quoi consiste ton projet gagnant « GirlsCodeToo ».
David Cleres : Nous soutenons et encourageons les filles âgées de 9 à 13 ans à découvrir la programmation et à essayer la technologie. Pour ce faire, nous leur fournissons les compétences nécessaires pour explorer une carrière dans le domaine technique. Enfin, nous travaillons à développer leurs talents et leur curiosité en les familiarisant avec les outils logiciels, les différents langages de programmation et les processus qu'elles peuvent utiliser pour créer des applications, des jeux, des sites web et des robots.

Quelle est votre vision à cet égard ?
À long terme, nous voulons proposer des cours de codage dans des colonies de vacances et des écoles publiques dans toute la Suisse. Nous avons par exemple entamé une collaboration avec la commune de Silvaplana en Engadine. Nous voulons y mettre en place un programme autour du codage et de l'éducation pendant les vacances, en complément des offres sportives existantes. Globalement, cela nous permet d'entrer plus facilement en contact avec des écoles qui étaient plutôt sceptiques au début. Comme nous répétons nos cours dans toute la Suisse, nous pouvons investir davantage dans du matériel comme des robots que ne peut le faire une seule école. Nous permettons ainsi aux filles de vivre la technologie de manière beaucoup plus vivante.

Quelle a été votre plus grande réalisation pour GirlsCodeToo jusqu'à présent ?
Nous sommes une équipe de volontaires qui travaillent bénévolement. Sans ces personnes talentueuses et leur expérience, nous ne serions pas devenus aussi grands. Nous sommes maintenant arrivés à un point où un projet bénévole est trop important pour être réalisé pendant le temps libre. Mais nous ne sommes pas encore prêts à l'autofinancer et à engager des employés à plein temps avec un salaire normal.

Quels sont vos projets pour les années à venir ?
Au début, nous avons construit beaucoup de sites web et de solutions numériques. Pour compléter, nous passons à la construction de choses physiques. Cela comprend par exemple des cours d'impression 3D, où les filles impriment une lampe qu'elles peuvent utiliser comme IOT. Ensuite, l'un des grands objectifs est de surfer sur la vague ChatGPT. Nous voulons expliquer de quoi il s'agit et comment elles peuvent utiliser l'outil exactement.

Selon toi, pourquoi GirlsCodeToo a-t-il pu s'imposer face à tes concurrents auprès du public de la salle ?
C'était cool de présenter mon projet sur scène. En revanche, les 90 secondes étaient très courtes. Mais je pense que j'ai pu faire passer mon message de manière claire et convaincante.

Quels sont les avantages que tu espères tirer du Digital Economy Award ?
Nous avons déjà pu nouer de premiers contacts sur place. Il y a là beaucoup de gens qui prennent des décisions et qui peuvent nous soutenir ou nous aider d'une autre manière. Et s'il leur reste encore un peu de budget d'ici la fin de l'année, ils savent comment l'investir.

Quel conseil donnerais-tu aux jeunes étudiants pour qu'ils gagnent un Digital Economy Award l'année prochaine ?
Il faut bien se préparer pour faire passer son message en si peu de temps. Le simple fait de participer est déjà très instructif. On reçoit un entraînement au pitching pour pouvoir présenter son projet sur cette scène devant un grand public. Ensuite, il y a tant d'autres possibilités d'apprentissage, pas seulement aujourd'hui, mais aussi pendant le processus de sélection. Il faut alors se poser exactement la question de savoir où l'on se situe et ce que l'on veut vraiment atteindre. Tout cela nous a beaucoup aidés dans la consolidation de ce que nous avons.


Chère Selina, cher David, merci beaucoup pour cette interview. Nous vous souhaitons beaucoup de succès pour la suite.

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Roland Eugster

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